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Pourquoi est-il si difficile d’aborder et d’appréhender la philosophie de l’Osteopathy ??

Comment apprécier à sa juste valeur l'œuvre d’Andrew Taylor Still si on ne replace pas sa vie dans le contexte de l'époque ? Cela est d'autant plus important qu'il s'agit d'une histoire qui nous vient des États-Unis. A.T. Still était protestant et méthodiste. Le protestantisme est apparu au moment de la Réforme et les adeptes de ces nouvelles sectes religieuses sont partis peupler une terre soi-disant déserte ou peuplée d’Indiens, peuples de sauvages que l’Église ne considérait même pas comme des êtres humains.

Il fut un temps, - assez loin à l’échelle humaine, mais pas à l’échelle de l’humanité - où les dieux et les hommes se côtoyaient.

Voulant s’élever au rang des dieux et s’identifiant à eux, les hommes ont développé l’arrogance, l’orgueil, et ont pris le pouvoir… sur les hommes.

Les hommes sont devenus ce que nous sommes, surtout en Occident, orgueilleux, arrogants, prétentieux, imbus de leur personnalité, dénigrant les dieux et le Divin, et se prenant eux-mêmes pour ce Divin qu’ils rejettent. Il sont devenus les créateurs de leur propre vie et la génétique est là pour valider le fait que la vie est le résultat d’un assemblage assez complexe d’atomes, de molécules, de gènes et de cellules et rein d’autre et que le Divin ou Dieu n’a rien à faire dans l’histoire.

En fait il devient très difficile pour nous occidentaux et particulièrement pour nous Français de concevoir et de comprendre une philosophie religieuse, protestante de surcroît, nous qui appartenons à une tradition catholique et revendiquons le Dogme de la science après avoir chassé le Dogme de la religion.

En effet, la religion catholique est fondée sur un Dogme. Bien qu’à ses débuts, les premiers chrétiens reconnaissaient Marie, la Mère de Jésus devenu Christ, l’Église, par la suite, devint patriarcale et supprima la Vierge Marie de son Dogme. Or la vierge Marie représentait la Mère Divine, la Mère de l’Humanité, la Manifestation divine sur la Terre. D’autre Part L’Église plaça Dieu, le Principe Divin Transcendant dans les Cieux. Si toutes les philosophies antérieures considéraient l’homme comme étant le lien entre le Transcendant et la Manifestation, entre le Ciel et la Terre, il en était exclu par la religion catholique et l’homme était donc de ce fait isolé de Monde divin et pour lui, il devenait impossible de se transformer et de pouvoir atteindre le plan divin. Il en est d’ailleurs ainsi dans toutes les religions dites exotériques, alors que dans la spiritualité, dans la compréhension ésotérique il en est tout autrement et ce quelque soit la religion. C‘est ainsi que l’homme a développer son propre pouvoir au détriment d’autrui.

Le protestantisme est apparu au moment de la Réforme et les adeptes de ces nouvelles sectes religieuses sont partis peupler une terre soi-disant déserte ou peuplée d’Indiens, peuples de sauvages que l’Église ne considérait même pas comme des êtres humains.

La Réforme retira également la Vierge Marie, la Mère Divine, mais mit le Divin à l’intérieur de l’homme, l’Immanent. Le protestant a donc la possibilité d’accéder à cette Conscience divine par les cinq silae : l’écriture seule, la foi seule, la grâce seule, le Christ seul et par le fait qu’aucun culte ne peut être rendu à un être humain, mort ou vivant, ni à un objet, ni à un symbole, même sacré.

Expliquer la philosophie religieuse protestante américaine par la philosophie religieuse catholique française devient quelque chose de très difficile pour notre mental ordinaire, cartésien, rempli de dogmes, de raison et de suffisance.

Il est donc nécessaire, pour la comprendre, de creuser davantage. Sachant que la philosophie de l’Osteopathy est basée sur la personne d’A.T. Still, protestant méthodiste, il est normal que si nous, en Europe et en particulier en France, voulons l’aborder, nos devons nous élever et comprendre le culte protestant, et ce qu’il représente. Nous ne pouvons pas parler de choses que nous ne connaissons pas. Nous devons nous ouvrir davantage et considérer que nous ne sommes pas, nous Français et catholiques, les maîtres du monde, les êtres les plus intelligents et que seule notre compréhension des choses, des hommes et de la philosophie est la meilleure, la seule et l’unique.

Dans la première phrase de son AUTOBIOGAPHY, A.T. Still s’exprime en ces termes :

« I suppose I began life as other children, with the animal form, mind, and motion all in running order.[1] »

Phrase que nous pouvons traduire par :

« Je suppose que ma vie a commencé comme les autres enfants, constitué d’une forme animale (une matière, une enveloppe contenant d’autres éléments), d’un mental (des pensées, avec une capacité à réfléchir, analyser, comprendre et agir) et de la conscience nécessaire, la vie, l’âme, l’être spirituel qui vont permettre l’action de l’être intelligent afin qu’il puisse se mouvoir dans cette forme animale, et le tout en ordre de marche. »

Plus loin nous trouvons :

« Ainsi, pour obtenir de bons résultats, nous devons nous fondre et voyager en harmonie avec les vérités de la nature. Quand ce grand homme-machine, cesse de bouger dans cet état que nous appelons la mort, le scalpel de l’explorateur ne découvre ni pensée, ni esprit de vie ni conscience (no mind, no motion). Il trouve seulement la matière élaborée (formulated matter) sans moteur pour le mettre en mouvement (with no motor to move it) et sans pensée pour le diriger (with no mind to direct it). Il peut suivre les canaux à travers lesquels les fluides ont circulé, il peut trouver la relation mutuelle entre différentes parties ; en fait, par le scalpel, il peut exposer à la vue toute la machinerie qui était autrefois sagement animée. Supposons que l’explorateur soit capable d’ajouter le seul principe d’esprit de vie (the one principle motion), nous discernerions immédiatement une action (action), mais ce serait une action confuse. Ce ne serait pas encore l’homme que nous désirons produire. Un ajout est indispensable pour contrôler ce corps actif, ou machine, c’est la pensée ou le mental en général (mind). Cela étant ajouté, alors la machine entière fonctionne comme un homme. Les trois lorsqu’ils sont unis et en pleine activité sont en mesure de présenter la chose désirée-achevée.[2] »

Cela peut paraître complexe au premier abord, mais en y regardant de plus près, nous avons en ces quelques phrases les grandes lignes de la philosophie d’A.T. Still.

L’ostéopathe est avant tout un philosophe, affirme A.T. Still. Tout cela apparaît en termes cachés souvent déformés par la traduction et expliqué dans un autre langage que celui dans lequel il a été écrit. Nous verrons également que dans son Autobiography, il fait référence très souvent à des citations, soit bibliques soit théologiques, soit théosophiques, soit maçonniques, ou provenant de certains philosophes ou scientifiques. À l’époque, un scientifique était avant tout un philosophe. Cela n’est pas non plus anodin. Nous pourrons alors découvrir ses sources que tant de confrères se sont épuisés à rechercher.

D’ailleurs, un des premiers élèves de Still, C.M.T. Hulett, ostéopathe de la première heure, déclarait que :

« L’Osteopathy est un nouveau système de pensée, une nouvelle philosophie de la vie.[3] »

Restons humbles face à cette immensité qu’est la vie, car malgré les efforts de la Science, nous ne pouvons toujours pas expliquer ce qu’est la vie, la mort, et ne pouvons encore moins répondre à ces questions fondamentales : Pourquoi suis-je né ? Pourquoi je vis ? Pourquoi je vais mourir ?

Pour comprendre la philosophie de l’Osteopathy, et non de l’ostéopathie qui ne représente qu’un ensemble de techniques, nous devons découvrir et nous imprégner du Divin, de comprendre ce qu’est le Dieu Transcendant, la Manifestation, le Dieu Immanent, La Conscience, etc…

Ainsi nous pourrons aborder sereinement et comprendre ce qu’A.T. Still disait lorsqu’il affirmait que l’Osteopathy est une philosophie et que nous sommes avant tout des philosophes.

Cet ouvrage LUMIÈRE SUR L’OSTEOPATHY retrace la vie d’A.T. Still, ses recherches, ses rencontres, celles qui l’ont largement influencé, son cheminement personnel qui l’ont amené à ce jour du 22 juin 1874 à 10 h., jour où il reçut sa Grande Vision. A.T. Still affirme qu’il n’est pas le fondateur de l’Osteopathy. Seul le Divin en est l’auteur et A.T. Still n’est que son enfant.

De ce fait nous ne sommes que des enfants du Divin et par la même occasion d’A.T. Still. En aucun cas nous devons revendiquer être l’auteur de quoi que ce soit car si le Divin n’existait pas nous ne serions pas là pour en parler ni pour pratiquer cet art.

Dans cet ouvrage, le lecteur trouvera une ébauche de cette philosophie. Cela lui permettra de mieux appréhender les grands principes de l’Osteopathy et de mieux comprendre ce qu’A.T. Still disait lorsqu’il affirmait :

  • « L’Osteopathy est une science qui analyse l’homme et découvre en quoi il participe de l’Intelligence Divine.[4] »
  • « Dieu Se manifeste dans la matière, dans et par la mise en mouvement et par la pensée (matter, motion and mind). Vous devez étudier soigneusement Ses manifestations.[5] »
  • « l’Osteopathy est la science de « Mind, Matter, and Spirit », c’est-à-dire du Mental qui va permettant à l’être de se reconnecter au Divin, grâce à son être spirituel, depuis la Terre jusqu’au Divin, depuis la Matière jusqu’à la Conscience. » [6]

N’oublions pas cette phrase tirée des ouvrages d’alchimie, et dont Still a très certainement eu connaissance, ayant vécu dans ce milieu maçonnique très friand de ce genre d’ouvrages :

V.I.T.R.I.O.L.U.M.

« Visitez les entrailles de la terre, en rectifiant vous trouverez la pierre cachée, véritable médecine ».

Et pour trouver cette pierre philosophale il faut creuser, creuser, creuser. Comme il le répétera souvent plus tard, lorsqu’il donnera la deuxième signification au D.O. des ostéopathes : « dig on ![7] ». Creusez, creusez et vous trouverez !

[1] Autobiography, op. cit., p. 17.[2] Philosophy of Osteopathy, op. cit., pp. 28-29.[3] Hulett C.M.T., Relation of osteopathy to other systems. J Am Osteopath Association 1901; pp. 227-233.[4] Autobiography, op. cit., pp. 187-188.[5] Autobiography, op. cit., p. 188.[6] Autobiographie, op. cit., pp. 237-238.[7] Andrew Taylor Still, papiers personnels.

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